Vue intérieure de l’église

Confessionnaux

Christ en croix
Mosaïques du choeur.

Vitraux de L.M. Londot (1972)

Portement de croix
Cuivre argenté. Ateliers d’Art de Maredsous.

Christ aux liens
Bois polychrome. Début XVIe siècle.

Dans le volume 3 consacré aux églises paroissiales de Wallonie (1830-1940)1, l’église Saint-Symphorien de Jambes est simplement citée. Le sous-titre de l’ouvrage, sélection raisonnée de l’inventaire, en apporte la justification. Th. Cortembos reprend également l’édifice2 dans l’ouvrage dédié à Namur de la collection Patrimoine monumental et territoires de Wallonie3. La notice du Patrimoine monumental de la Belgique parue en 1975 ne s’étendait guère davantage sur le sujet4. Pourtant le chanoine André Lanotte, dans un de ses derniers travaux, prenait l’église de Jambes en exemple. Est-il indiscret, disait-il, de rappeler ce que, dans le diocèse, dès 1928, l’église de Jambes pouvait apporter pour ce renouveau nécessaire. Le projet de l’architecte Edmond Simon a malheureusement été fort abâtardi. Son message n’a guère eu d’écho5. Pour Marc Simon, Par sa rigueur, cette église rejoint la mode Style international 6.

Nous avons consacré trois contributions, dans de précédentes livraisons de Côté Jambes7, en liaison directe avec l’église Saint-Symphorien. La première concernait Géo De Vlamynck (1897-1980) et ses créations jamboises. Le second article s’intitulait De l’église Saint-Symphorien de Jambes à l’église Saint-Rémi d’Hanret. Quant au troisième, il faisait suite à la restauration d’une peinture par la fabrique d’église : Le Martyre de saint Symphorien par L. Faille (1932) à l’église de Jambes.Lorsque l’on aborde l’histoire de Jambes, l’ouvrage de Camille Badot8, bien que vieilli, reste une source à ne pas négliger. Dans le cas qui nous préoccupe, l’auteur présente assez largement l’ancienne église de Jambes mais aborde aussi celle construite par Edmond Simon de 1928 à 1931. Cet architecte de Bruxelles est choisi à l’issue d’un concours auquel ont participé quatorze architectes9. Ed. Simon avait imaginé son projet avec un nouveau campanile mais la flèche ardoisée de l’ancienne église (1752) a été maintenue.

Badot estime que notre temple actuel n’offre plus rien d’intéressant au chercheur et à l’archéologue. Les beaux vitraux anciens et les pierres tombales armoriées des blasons de nos chevaliers et maîtres de métier ont totalement disparu. Ce ne sont plus que murs nus où le charme des ors et tentures est absent. Néanmoins, il s’attarde sur la mosaïque du chœur représentant le Christ en croix. Le mariage des nuances, dit-il, aussi bien dans le fond du tableau que dans la figuration du personnage, donne à ce panneau une certaine valeur incontestable et d’un effet très heureux. Le chemin de croix retient son attention. Ce sont des plaques en cuivre argenté réalisées par les ateliers d’art de l’abbaye de Maredsous. Chaque panneau est encadré de marbre noir de Portor, le tout reposant sur un important panneau de marbre rouge de Languedoc. Enfin, dit-il, il nous reste à signaler les autels, confessionnaux et chaires de vérité. Faits de marbres aux couleurs variées, leurs lignes sobres cadrent bien dans le style de cette église et rehaussent la nudité environnante des murs. Il commente certaines sculptures dont la plus intéressante est le Christ aux liens datant du début du XVIe siècle. Il lui eut été difficile de donner une appréciation sur les vitraux de L. M. Londot qui sont postérieurs puisque les mises en plomb datent de 1972.

Si cette église est amenée à disparaître, il y aurait lieu de sauver certaines œuvres et éléments de décors. Le Centre d’Archéologie, d’Art et d’’Histoire de Jambes est disposé à remplir ce rôle.

Notes

  1. M. Bertrand et N. Chenu, Les églises paroissiales de Wallonie (1830-1940). Sélection de l’inventaire,Volume 4, Province de Namur, Namur, 2010, p. 228.
  2. L’auteur identifie l’architecte comme étant Edouard Simon. Il semble qu’il s’agisse d’Edmond Simon.
  3. Th. Cortembos (sous la dir. scient.), Namur, collection Patrimoine monumental et territoires de Wallonie, Wavre, 2011, p. 158.
  4. A. Lanotte (dir. scient.), Le patrimoine monumental de la Belgique, volume 5, Province de Namur. Arrondissement de Namur, tome 1 (A-M), Liège, 1975, p. 339.
  5. A. Lanotte, L’art est toujours contemporain, Mémoire de la Classe des Beaux-Arts de l’Académie royale de Belgique, coll. In-8°, 3e série, tome XX, Bruxelles, 2003, p. 40.
  6. M. Simon, L’architecture, dans Ph. Jacquet et Fr. Jacquet-Ladrier (sous la dir.), La vie à Namur au temps du roi Albert, Namur, 1984, p. 105, n° 297.
  7. Voir Côté Jambes, nos 58, 65 et 69, pp. 8-9 (pour chaque article).
  8. C. Badot, Jambes autrefois …et aujourd’hui, Namur, 1948, pp. 86-95.
  9. L’Eglise de Jambes, dans Vers l’Avenir, 9 juillet 1928, p. 3. Voir aussi R. Balau, Namur 1914-1945. Les deux guerres et le projet de ville de Henry Lacoste, coll. Etudes et Documents, série Aménagement et urbanisme du Département de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme du Service public de Wallonie, Namur, 2011, pp. 35 et 37.