Quatre projets « jambois » parmi les lauréats
Le 23 avril dernier, la Ville de Namur dévoilait les 22 projets lauréats dans le cadre de son tout premier budget participatif. Sur les 64 projets soumis aux votes des citoyens, 22 ont été retenus et ont reçu le soutien financier souhaité. Rappelons que les autorités communales avaient dégagé un budget de 330.000 € qui a été intégralement dépensé. Dans les faits, les lauréats disposent de 6 mois pour mettre en place leur projet. Pour ce faire, ils ont été ou vont être accompagnés par la Ville. Et parmi les projets, 4 concernent l’entité jamboise et mettent en avant les thématiques de l’environnement, du social, de l’économie circulaire, et de l’accès aux personnes porteuses d’un handicap. Les quatre structures ont reçu, en fonction de la taille du projet, entre 450 et 30.000 €.
Des paniers sur une vingtaine de mètres
Le premier lauréat est le projet des paniers végétalisés mené par le comité de quartier jambois Comaquai. Né en 2019, ce comité regroupe une quinzaine d’habitants du quai de Meuse et de la rue Mazy. Ce sont d’ailleurs ces deux rues qui donnent le nom au comité de quartier. « Co » pour communication, « ma » pour la rue Mazy et « quai » pour le Quai de Meuse. Comaquai a reçu 30.000 € pour installer des paniers végétalisés sur une vingtaine de mètres en bordure de la berge boulevard de Meuse.
Ramener de la biodiversité en ville
Ce projet de panier s’inscrit dans une réflexion globale, entre autres suite aux derniers aménagements de l’Enjambée, du Grognon, … et de l’évolution de Namur. Le comité souhaite préserver la beauté du quai entre l’Enjambée et le pont de Jambes, son architecture historique, son authenticité de laquelle se dégage une certaine harmonie. Mais il déplore l’aspect très minéral des berges et l’absence de végétation qui cause, entre autres, la perte d’une partie de la faune aquatique qui ne peut plus utiliser les berges comme biotope pour se reproduire, se nourrir et se développer. « J’avais déjà vu des paniers végétalisés à Liège et à Thuin » explique Muriel Charon, membre fondatrice du Comité de quartier Comaquai. « On a pris contact avec la Maison de la pêche afin de nous aider à mettre en œuvre ce premier panier végétalisé ». En février dernier, Comaquai a reçu, pour une durée d’un an, l’autorisation de la Direction des Voies hydrauliques du SPW, et installait dans la foulée un tout premier panier végétalisé. Il s’agissait d’un « prototype » fabriqué sur mesure et sur flotteurs parce que les berges de la Meuse ne sont pas verticales. Il était coiffé d’une grille de protection le temps de laisser grandir les plantes. Ce premier panier « prototype » a été financé par la Maison de la pêche. Coût de celui-ci entre 1500 et 1700 €.
30.000 euros pour davantage de paniers
Le projet ne s’arrête pas là. Avec les 30.000 euros obtenus en tant que lauréat de la Campagne du budget participatif, le comité de quartier va placer plusieurs paniers sur une distance de 20-25 mètres, le long de la berge, entre l’Enjambée et l’Élysette. Fin juin, le comité analysait les différents modèles de paniers existants et réfléchissait à la conception éventuelle d’un autre prototype car si une étude de satisfaction sur le panier prototype a abouti à des conclusions très positives, il se révèle bruyant quand le vent vient du nord-est. Et de l’avis des différentes instances, il est un peu trop éloigné de la berge et son déflecteur métallique manque d’esthétisme. Le comité envisage d’ailleurs de le garnir de plantes. Les futurs paniers seront accompagnés de panneaux didactiques. L’ensemble sera financé grâce aux 30.000 € auxquels s’ajoutent 5.000 € de la Province de Namur.
Repair café, un filament de plus !
Autre lauréat jambois, le Repair Café (RC) de Basse-Enhaive. Installé dans les locaux de la Maison des Jeunes de Basse-Enhaive, le Repair Café élargit l’éventail des réparations possibles en intégrant l’entretien et la réparation de machines à coudre. L’idée est venue suite au premier confinement durant lequel deux bénévoles du quartier ont confectionné des masques et blouses pour les infirmières pour les hôpitaux de Mont-Godinne et Saint-Luc. Suite à cela est apparue la nécessité la nécessité d’entretenir les machines à coudre et même de pouvoir les réparer. Structure autonome basée sur le bénévolat, le RC ne bénéficie pas d’un financement structurel. Le budget participatif était la seule occasion de trouver l’argent pour acquérir du petit matériel (burette d’huile, air comprimé, des sets de petits tournevis, des lampes de poche, …) mais aussi 6 tables pliantes permettant d’installer différents corps de métier lors des réparations. Deux bénévoles du RC vont même suivre une formation « d’entretien et réparation » proposée par Repair together. Ils ont reçu ou vont recevoir les 450 € demandés et mettront les tables à disposition de la Maison de quartier et de la Maison des Jeunes.
Un ponton pour une expérience exceptionnelle et sensorielle
Le troisième lauréat, n’est autre que le Namur Kayak Canoë Club (NKCC). Né fin 2018 à l’initiative d’Yves Eeckhout, le NKCC développe de nombreuses activités nautiques en association avec les Scouts Marins et Nage en Meuse. Le projet déposé concernait l’installation d’un ponton et d’un équipement de mise à l’eau adapté aux personnes souffrant d’un handicap physique ou psychique, ou même aux personnes âgées pour leur permettre de profiter d’une expérience sportive exceptionnelle et sensorielle en kayak sur la Meuse.
L’ASBL a reçu les 19.200 € souhaités. Le ponton adapté et la potence ont été installés fin juin sur le site de la darse du Génie de Jambes. Les Nageurs en Meuse et les Scouts Marins seront également bénéficiaires du ponton comme de la structure de mise à l’eau.
Et enfin, un « Vélo Social Club » pour apprendre à rouler à vélo, à le réparer et l’entretenir. Porté par le Gracq, l’AMO « Passages » et l’Atelier du vélo du Collectif Citoyens Solidaires Namur (CCSN), le projet est destiné à un public précarisé : jeunes accompagnés par l’AMO, candidats réfugiés des centres de la Croix-Rouge de Belgrade et Jambes, bénéficiaires participant aux activités du Cinex (quartier St-Nicolas), …
L’objectif du « Vélo Social Club » est double : d’une part, l’apprentissage de la circulation en ville, de l’entretien et des petites réparations, ainsi que la possibilité de se procurer un vélo de seconde main ; et d’autre part, améliorer la cohésion sociale et développer le vivre-ensemble. L’atelier vélo du CCSN fonctionne depuis 5 ans à Belgrade mais, grâce aux 5.050 € remportés par leur adhésion au budget participatif, le CCSN a créé un petit atelier mobile destiné à l’entretien et à la réparation des vélos (outils, pièces de rechange, câbles et patins de frein, catadioptres, éclairage, …) ; il peut également assurer des formations à la conduite dans le trafic et investir dans du petit matériel pour le circuit d’apprentissage (cônes, panneaux routiers, vestes fluos, …).