Le 2 juin, l’Institut Saint-Joseph organisait une grande fête à l’occasion du bicentenaire de ses écoles primaire et maternelle. L’événement consistait en de grandes retrouvailles autour d’un barbecue en toute simplicité, dans une ambiance familiale, fidèle à la tradition de l’école. Le rendez-vous a connu un très gros succès avec la présence de plus de 300 anciens élèves toutes générations confondues. Une initiative très appréciée par tous les participants tant pour l’idée que pour l’excellente l’organisation. Et quand nous vous parlions du côté familiale, bon nombre d’anciens ont été très extrêmement surpris d’entendre que leur professeur autant d’années plus tard se souvenaient encore de leur prénom et nom.
Ce bicentenaire mérite que l’on se replonge dans la vie de cette école au parcours pas si tranquille. En effet, l’’histoire des écoles primaire et maternelle Saint-Joseph est une succession d’achats, de donations, de démolitions et de reconstructions, de transformations, de rénovations durant deux siècles, et ce n’est pas fini puisque des projets mûrissent encore aujourd’hui.
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En 200 ans d’existence, l’école a connu de nombreux développements et rebondissements. Elle a été fréquentée par de nombreux enfants. Certains sont natifs de Jambes, d’autres y ont passé toute leur scolarité avant d’y enseigner et, enfin, certains sont aujourd’hui bien connus du grand public. Pour n’en citer que quelques-uns, notons Madame Dassy-Van Spaendonck, l’ancien Archevêque de Malines-Bruxelles et Primat de Belgique André-Marie Léonard, le Père Tommy Scholtès, Serge Mottiaux (subsitut du procureur du Roi de Namur), Ronald Van Spaendonck (clarinettiste), Ludovic Capelle (champion de Belgique cycliste professionnel en 2001), Franck Defays (footballeur professionnel et maintenant adjoint de Felice Mazzù au Sporting Club de Charleroi), … Lire les témoignages de Tommy Scholtès et de Serge Mottiaux le lien vers la liseuse et vers le pdfNous avons pu rencontrer Christiane Vanspaendonck – Dassy qui, elle aussi, nous livre ses souvenirs sur cette école familiale, accueillante, bienveillante et solidaire.
Christiane Dassy, la mémoire de Saint-Joseph
CJ : Quels souvenirs gardez-vous de l’école ?
CD : Je suis née en 1942, en face de l’école des Sœurs, rue Van Opré. Toute petite déjà, les religieuses faisaient partie de mon environnement quotidien. Nous étions voisines et elles discutaient souvent avec maman. L’école, c’était déjà un petit peu ma vie. Je me rappelle toutes les institutrices que j’ai eues… Je garde le souvenir d’une école très familiale où tout le monde se connaissait et tout le monde s’entraidait.
Je me souviens aussi des fêtes de l’école. Dans l’après-midi avait lieu la projection du film au Cercle des Familles, ce qui nous permettait de rencontrer les garçons.
CJ : Pourriez-vous partager avec nous des anecdotes que vous auriez connues à propos de l’école à l’époque ou vous étiez encore élève ou déjà institutrice ?
CD : Je me rappelle l’institutrice de 3e et 4e primaire, Mademoiselle Olivia Simon, qui nous parlait toujours de ses moutons. Et un jour, nous sommes parties en tram chez elle pour les voir. C’était à Bois-de-Villers.
Au début de ma carrière, la cour des garçons était toujours séparée de celle des filles par un mur, mais on parvenait quand même à voir un peu par-dessus. Et un jour, avec trois ou quatre de mes collègues, on s’est arrangés pour voir ce qui se passait chez les garçons. Et en face, trois ou quatre professeurs faisaient la même chose, mais dans l’autre sens. Finalement, c’était devenu un petit rituel, on se taquinait. Parmi eux, il y avait un certain Freddy Van Spaendonck qui est devenu mon mari. Donc nous étions tous les deux enseignants, chacun d’un côté du mur de démarcation, et j’étais au courant de tout ce qui se passait du côté des garçons.
Je me souviens aussi de l’incendie de ma classe en juillet 1984, qui m’a beaucoup marquée en raison du fait que j’y avais laissé tout mon matériel à la fin du mois de juin. L’incendie a tout détruit, y compris mon matériel, mes effets personnels et des photos du baptême de mes enfants que j’avais utilisées pour illustrer une leçon sur le baptême dans le cours de religion.
CJ : Avez-vous encore aujourd’hui un ou plusieurs liens avec l’école ?
CD : Je suis entrée à l’école gardienne à l’âge de 3 ans et j’y suis restée jusqu’à la fin de mes primaires. Il n’y avait pas de classes de secondaires pour les filles. Après mes humanités, j’ai entrepris des études pour devenir institutrice primaire. Une fois diplômée, je suis allée enseigner un an à Jodoigne, le temps qu’une place se libère chez les Sœurs où je suis entrée en 1962 comme institutrice, et j’y suis restée jusqu’à mon départ à la retraite en 2002. J’ai enseigné durant 40 ans.
Après, mes enfants y ont accompli leur scolarité, mon fils côté garçons et ma fille, bien sûr, côté filles. Mes petits-enfants y sont allés aussi. Un jour alors que je les conduisais à l’école, le directeur m’a demandé si j’accepterais d’assumer un remplacement durant 15 jours, et j’ai accepté. On était en 2002 et j’y suis toujours. Je ne remplace plus d’enseignant, mais le directeur lorsque celui-ci est absent. J’y suis très attachée. Et je donne des petits coups de main par ci par là. Je me suis par exemple beaucoup investie dans l’organisation des festivités du bicentenaire de l’établissement.
L’école, je vais dire Saint-Joseph puisque c’est le nom qu’elle porte aujourd’hui, et moi, c’est comme une logique, une continuité. Je suis née en face, j’y ai fait ma scolarité, j’y ai enseigné et j’y suis toujours… (Rire).