Aquarelle d’Edgar Gillet, s.d.  (Coll. Centre d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de Jambes)

La Tour d’Anhaive : Une source d’inspiration artistique qui témoigne du passé rural de Jambes CJ127 T4-2024

Aquarelle d’Henri Bodart, s.d. (Coll. Fondation Société Archéologique de Namur)

Le sol de la plaine jamboise a la particularité d’être très fertile, notamment grâce aux alluvions de la Meuse. C’est pour cette raison que, dès les 12ème et 13ème siècles, des cotelages y ont été établis et des petits cultivateurs de houblons, de vignes et de légumes, appelés Masuis et Cotelis, émergent1 (cf. CJ 67). Jambes était alors couverte de terres agricoles et de fermes, comme en témoigne encore aujourd’hui la Tour d’Anhaive. Il s’agit d’ailleurs d’un des derniers témoins architecturaux de ce passé rural. En effet, avant l’abandon du site dans les années 1960, ces vieux bâtiments étaient occupés en ferme. Bien que seuls 3 bâtiments principaux persistent (le donjon médiéval, le Corps de Logis de l’époque moderne et la bergerie), d’autres bâtisses ont existé et ces annexes ont évolué au cours du temps2,3.

Par chance, cette ferme fût une source d’inspiration pour de nombreux artistes, comme en attestent des œuvres picturales (aquarelles, peintures, dessins…) datant de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle. Cela nous permet d’avoir une idée des dernières modifications qu’elle a connues, bien qu’il faille tenir compte des libertés artistiques qu’elles peuvent contenir. Le Musée de la Tour d’Anhaive, qui occupe une partie des bâtiments de l’ancienne ferme, a la chance de conserver quelques œuvres qui témoignent de son passé agricole.

D’après ces représentations, il semblerait que l’accès au bâtiment principal se faisait par la tourelle. Nous constatons également qu’une grange se situait entre le Corps de Logis et la bergerie (fig. 1). Une longue annexe, d’un seul niveau avec une toiture à deux pans, prolongeait le Corps de Logis vers le nord (fig. 1-4). Cette pièce possédait même une cheminée (fig. 4). Une seconde annexe a été adossée à la façade est du Corps de logis et comportait une toiture mono-pente (fig. 2). Cette annexe n’est pas systématiquement présente sur les œuvres. Enfin, un autre bâtiment semble avoir existé de l’autre côté du chemin qui longe le Corps de Logis, à l’est (fig. 2,3). À une période, un mur et une barrière auraient même divisé ce chemin (fig. 2,5). Des photos attestent que certaines de ces annexes, bien que modifiées, existaient toujours au début de la seconde moitié du 20ème siècle. Les aménagements alentours ont ensuite détruits ces annexes et le même sort destinait les bâtiments principaux, heureusement sauvés à temps (cf. CJ 7, 10, 19, 22, 29, 33, 40) !

Peinture de Marie-Marguerite Siméon, s.d.  (Coll. Centre d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de Jambes)

Peinture de Renée Prinz, s.d.  (Coll. Fondation Roi Baudouin)

Peinture de Mathilde du Monceau de Bergendael, s.d.  (Coll. Fondation Roi Baudouin)

Bibliographie

1LEON, A., Jambes et la Frairie des Masuis et Cotelis jambois. Jambes, 1998. pp.37-42.

2 TOUSSAINT, J. (dir.)., La seigneurie d’Anhaive à Jambes. Jambes, 2005. pp. 33-62.

3 BADOT, C., Jambes autrefois… et aujourd’hui. Namur, pp. 211-212.