L. Faille, Martyre de saint Symphorien
Avant restauration.
Photos Audrey Jeghers, Liège.
L. Faille, Martyre de saint Symphorien
Après restauration.
Photos Audrey Jeghers, Liège.
L. Faille, Martyre de saint Symphorien (détail)
Avant et après restauration.
Photos Audrey Jeghers, Liège.
L’église Saint-Symphorien conserve une peinture récemment restaurée qui évoque l’épisode du massacre de son saint patron. Le nom Symphorien (Simphorianus en latin) signifie « qui porte avec » c’est-à-dire « avantageux » ou « utile ».
Biographie du saint
Symphorien est né à Autun (Saône-et-Loire) vers 160 de notre ère, de parents nobles et chrétiens, Faustus et Augusta. Il reçoit une éducation chrétienne et poursuit des études très sérieuses. À l’époque à Autun, on vénère Apollon, Diane et Cybèle et le christianisme est proscrit par un édit de l’empereur Marc-Aurèle. Quiconque n’adore pas les dieux de l’empire risque sa vie.
Au mois d’août 180, une fête est organisée en l’honneur de Cybèle, la mère des dieux et déesse de la fécondité très vénérée à Autun. Symphorien refuse de se prosterner devant le char avec la statue de l’idole et se moque haut et fort de ce cortège de païens. Aussitôt, Symphorien est arrêté et présenté devant le tribunal consulaire placé sous l’autorité d’Héraclius. Héraclius interroge Symphorien et lui demande pourquoi il n’adore pas l’image de la mère des dieux. Il répond qu’il est chrétien et qu’en cette qualité il adore le vrai Dieu qui règne dans le ciel. Symphorien comparait une seconde fois devant le tribunal deux jours plus tard mais il reste sur ses positions. Héraclius le condamne à être décapité.
On le conduit dès lors hors de la ville pour être exécuté. Sa mère qui le regarde passer lui crie « Mon fils, mon cher fils Symphorien, souvenez-vous du Dieu vivant, et montrez-vous courageux jusqu’à la fin. Élevez votre cœur vers le ciel, et considérez celui qui y règne. Ne craignez point la mort qui vous conduit à la vie éternelle ». Le 22 août (circa) 180, Symphorien est décapité. Au Véme siècle, Euphrone, prêtre puis évêque d’Autun, fait construire une église sur son tombeau devenu célèbre par plusieurs miracles. Il y a beaucoup d’autres églises et même des monastères qui portent son nom comme des communes de France (au nombre de 27).
Lieux de culte
Le martyr d’Autun est prié pour guérir le phimosis ou les enfants « noués », les maux d’oreilles et les céphalées. On fête le saint le 22 août, jour de son martyre.
Dans nos régions, saint Symphorien est invoqué en plusieurs lieux. À Jambes, l’église lui est dédiée mais le culte est tombé en désuétude. La titulature est la même à Petit-Rosière et à Geest-Gerompont. À Saint-Symphorien (Hainaut), on reçoit les pèlerins qui souffrent de maux de tête ou de faiblesse dans les jambes chez les enfants. Le prêtre pose l’étole sur leur épaule ou sur la tête et récite le début de l’évangile selon saint Jean. C’est le pèlerinage à sint Forîn qui se déroule le dernier dimanche du mois d’août.
Le tableau
La Fabrique de l’église Saint-Symphorien de Jambes conserve une œuvre du peintre L. Faille, datée de 1932, représentant le Martyre de saint Symphorien. La peinture est une huile sur toile mesurant 134 x 230 cm.
L’état de conservation de l’œuvre (support et couche picturale) nécessitait un traitement par un restaurateur professionnel. Sur les conseils de l’Institut royal du Patrimoine artistique, c’est Madame Audrey Jeghers de Liège qui a réalisé le travail. Le dossier de restauration est consultable sur simple demande auprès du secrétaire de la Fabrique, Monsieur Georges Tilquin (rue Ernest Antoine, 8 à Jambes – 081/30 66 49).
Le Conseil de fabrique a décidé de mettre très prochainement ce tableau en évidence près du Christ de pitié dans le fond de l’église.
Nous ne pouvons qu’encourager une telle entreprise et féliciter les fabriciens de conserver au mieux et de valoriser le patrimoine de leur église.
Jacques Toussaint,
Président du Centre d’Archéologie, d’Art et
d’Histoire de Jambes
Pour en savoir plus :
A. Butler, Vies des pères, des martyrs et des autres principaux saints tirées des actes originaux et des monuments les plus authentiques, avec des notes critiques et historiques, t. 12, Louvain, 1831, pp. 204-206.
A. Colignon, Dictionnaire des saints et des cultes populaires en Wallonie. Histoire et Folklore, Liège, 2003, p. 545.
L. Delfosse, Sous la protection des saints familiers et guérisseurs en Wallonie, Sainte-Ode, s.d., p. 160.
D.-Ch. Luytens, Saints guérisseurs de Wallonie et d’Ardenne, Grivegnée, 2003, p. 151.