Mark Kayak

Les Capitaineries de Namur
Support d’une œuvre d’art

 Vous l’avez probablement remarqué, en septembre dernier, les capitaineries de Namur au Port Henri Hallet se sont habillées d’une œuvre signée Christophe de Fierlant. L’artiste qui se définit lui-même comme peintre, poète et explorateur s’était lancé le défi de poétiser la capitainerie.

Qui a eu cette idée folle d’un jour …?

À l’origine de ce projet, Dominique de Paul, Directeur du Port autonome de Namur (PAN). C’est en effet lui qui, connaissant le travail de Christophe de Fierelant, est allé le trouver pour lui exposer son envie de créer une œuvre sur les capitaineries. Il n’en fallu pas davantage pour convaincre les deux hommes de mener à bien ce projet artistique et solidaire.

Durant 12 à 15 jours répartis sur un mois et demi, la structure flottante de la capitainerie fut un « work in progress » avant de se muer en une gigantesque toile sur laquelle l’artiste a couché sa poésie, son talent et ses couleurs. Sous forme de NFT, les reproductions photographiques et montages de cette toile sont vendues au profit des Resto du cœur de Namur : la Maison de la solidarité -ASBL, de La Main tendue ASBL et du Centre culturel de Bomel, trois associations locales qui viennent en aide aux sinistrés des inondations de l’été 2021. Seuls les frais de production seront déduits des bénéfices de la vente. Le reste sera versé à ces associations namuroises.

Les « NFT », ou « Non Fungible Token », désignent en français des « jetons non fongibles » ou cryptographiques qui permettent de vendre des œuvres à travers des titres de propriété numériques infalsifiables, uniques et non interchangeables. Autrement dit, ces jetons permettent de justifier de la possession d’un bien et de son authenticité.

Sortir de sa zone de confort

Christophe de Fierlant aime explorer et être obligé de sortir de sa zone de confort. Ici, il n’a pas ménagé ses efforts. Il est vrai qu’un bateau, ce n’est pas comme une toile lisse bien stable, ça bouge constamment. Et la structure elle-même des capitaineries comporte des panneaux, fenêtres ou hublots qui sont parfois difficiles à atteindre et qui viennent perturber le tracé.  Quelque 30 litres de peinture, une vingtaine de pinceaux et bon nombre d’acrobaties pour le moins sportives ont été nécessaires pour venir à bout de cette œuvre. Poète avant d’être peintre, Christophe de Fierlant insiste sur le fait que son œuvre n‘est pas une customisation des capitaineries, mais bien une œuvre à part entière réalisée à partir d’un poème qu’il a écrit et qui établit un parallèle entre « l’eau de la source à l’océan » et « la vie d’un homme qui cherche l’âme sœur et la trouve  au fil de l’eau».

 « L’art au fil de l’eau » au profit des sinistrés des inondations

On a tous encore en mémoire les inondations qui ont frappé le pays en juillet 2021 et leurs dramatiques conséquences. C’est pourquoi le PAN a lancé une initiative de récolte de fonds pour poursuivre l’aide en faveur des sinistrés. Le 6 septembre, l’œuvre a été inaugurée officiellement en présence des autorités communales. Une inauguration sans cordon à couper avec juste un peu de peinture à ajouter. À cette occasion et toujours aux capitaineries de Namur, une autre exposition proposant des créations artistiques sur le thème de « L’art au fil de l’eau » a réuni onze artistes autour de Christophe de Fierlant : des photographes, peintres et sculpteurs désireux de s’associer et de soutenir l’initiative solidaire. Des artistes venus de tous horizons, parmi lesquels figure Olivier Gilgean, bien connu des Jambois. L’objectif ? Vendre ! Vingt- cinq pour cent des bénéfices des ventes seront redistribués aux sinistrés via les trois même associations locales.

Dans la foulée, Christophe de Fierlant a également utilisé le kayak de « Marc kayak » ; personnalité que les Jambois et Namurois aperçoivent au fil de l’eau lorsqu’il sillonne la Meuse et la Sambre pour y récolter des déchets, pour en faire une œuvre d’art à part entière. Des clichés celle-ci sont également à vendre au bénéfice du propriétaire du kayak.

L’exposition était accessible jusqu’au 7 septembre au soir, mais il est encore possible de voir les œuvres et, pourquoi pas, d’en acquérir jusqu’à la fin du mois du octobre via la page Facebook « L’art au fil de l’eau ». 

Quant à la l’œuvre colorée et poétique qui habille désormais les capitaineries, elle reste évidemment à demeure et bien visible au Port de plaisance Henri Hallet, boulevard de la Meuse.

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