Comme chaque année, le FIFF a proposé en marge des projections de films, des événements, des rencontres, des animations, … des rendez-vous « OFF » co-imaginés avec ses partenaires. Parmi eux, une exposition de photographies qui met en lumière la collaboration entre le SPW et le festival. En effet, cela fait déjà quatre ans que nous proposons une exposition au FIFF confie Olivier Gilgean, photographe au Service public de Wallonie (SPW, Secrétariat général, Département de la communication).
« Il y a eu l’exposition appelée « LES GENS » parce que j’aime l’exploration de la diversité et des richesses des gens de Wallonie. On en a également fait une qui mettait en avant les métiers du SPW ». Cette année, l’exposition sous le nom de « Vivre l’eau » illustrait les compétences du service public dans le domaine des voies navigables. « Je voulais mettre l’accent sur le patrimoine fluvial et ses acteurs. Tous ces gens qu’on ne voit pas, dont on ne parle pas mais qui sont pourtant essentiels. Ils font un boulot assez risqué ».
Si en 2016 et 2017, l’exposition s’est tenue à la galerie du Beffroi, et au Delta en 2019, pour l’édition 2020, il a fallu être encore plus créatif, crise sanitaire oblige. Il fallait trouver un lieu qui puisse accueillir du monde en toute sécurité, qui soit aéré. Et quoi de mieux pour illustrer la thématique que d’exposer sur l’eau, elle-même. C’est donc en concertation que le FIFF et le DIPE ont fait appel à Bertrand Loute et à son concept « The Flow ».
La passion d’Olivier Gilgean pour l’image, est apparue alors qu’il était enfant. Et c’est tout naturellement qu’après ses secondaires, il a suivi des études en photographie. Depuis, Olivier aime dire qu’il ne travaille pas, il vit sa passion. Son appareil photo l’accompagne partout. Il aime explorer de nouveaux horizons et il s’arrête quand le décor, l’instant ou la scène lui parle. Il a besoin de sentir les choses, de comprendre comment les gens fonctionnent, de tout simplement s’imprégner de l’atmosphère. « Mon truc, c’est plutôt les portraits, les ambiances … évidemment en noir et blanc. Je n’ai jamais aimé fort les couleurs mais pour les paysages, même si certains peuvent être très beaux en noir et blanc, prenons le cas d’un coucher de soleil par exemple, la couleur est un plus. Pour les paysages d’automne, je préfère la couleur alors que les portraits, ce sera toujours en noir et blanc ».
Dans « Vivre l’eau », il a proposé vingt-cinq images coups de cœur, un panaché de portraits noir et blanc et de paysages en couleurs – imprimés sur une bâche de 20 m de long sur 2,80 m de haut – dont une bonne partie a été prise à Jambes. Une des spécificités du travail d’Olivier réside entre autres dans le ratio de ses prises de vue puisqu’il travaille en 1/1 ; format artistique par excellence, idéal pour les portraits et offrant plus de matières à l’image. Et dans le cas spécifique de cette exposition en grand format, cette approche photographique garantit une impression détaillée de qualité permettant aux visiteurs d’avoir le sentiment de plonger dans chaque photo.
Quand on lui demande comment il organise son travail, le choix des thématiques des photos et de lieux de prises de vue, Olivier répond que c’est le fruit de ses rencontres, du hasard, de ses pérégrinations. Il se définit comme un curieux social qui aime le contact humain ce qui lui donne un carnet d’adresses très étoffé. Si certains travaux viennent suite à des bons de commandes, Olivier est quand même un « électron libre ». Il travaille tout le temps, circule beaucoup à travers la Wallonie mais pas uniquement. Et ses nombreux contacts ne manquent jamais de l’informer d’activités à vivre près de chez eux. Des relations propices à la découverte et à dégainer son appareil autant que possible. Il en ressort des clichés qui viennent compléter sa base de données comptant quelque 110.000 clichés.
Une chose est certaine, c‘est que la pandémie et ses restrictions, la décentralisation de l’exposition (hors du centre névralgique du FIFF) et la météo maussade, n’ont pas découragé le public. Et cette expérience d’exposition sur l’eau à la base nautique « The Flow », Olivier espère la revivre l’an prochain avec cette fois, une projection de portraits d’arbres de l’île Vas-t’y-Frotte.